Un biberon de lait et un petit gâteau. C’est tout ce qu’aura avalé jeudi la petite Maureen, 6 ans, dans son école de Cesson. La fillette a été privée de cantine au groupe scolaire Jules-Verne, dans le quartier de la Plaine-du-Moulin-à-Vent, après l’erreur d’un agent municipal. Elle a été renvoyée dans la cour, en plein froid, durant la pause déjeuner.
« La première chose qu’elle m’a dite, c’est : J’ai faim »
« Lorsqu’elle est revenue en classe à 13 h 30, elle a confié à la maîtresse qu’elle n’avait pas mangé. On lui a dit qu’il ne restait plus de nourriture. L’enseignante aurait au moins pu m’appeler ! J’habite à 50 m de l’école, je lui aurais apporté un repas ! » tempête sa mère.
Celle-ci a retrouvé sa fille vers 16 h 30 : « La première chose qu’elle m’a dite, c’est : J’ai faim. Elle tremblait de froid. C’est un poids plume. Heureusement qu’elle n’a pas fait de malaise… » La mairie reconnaît « une erreur matérielle et humaine » du côté de la municipalité : « L’inscription a bien été prise en compte au téléphone, deux jours avant. Mais l’information n’a visiblement pas été transmise correctement », décrypte Lylian Sénéchal, adjointe au maire chargée de la petite enfance, qui s’est confondue en excuses jeudi soir auprès de la famille pour le comportement de l’agent.
« L’employé de la cantine a peut-être cru que la fillette s’était trompée, que sa mère allait arriver et qu’elle avait du retard à cause du verglas. Nous cherchons à savoir ce qui s’est passé précisément. » L’agent en question a été entendu hier par le maire, Jean-Marc Brûlé (vert), et son adjoint. Des sanctions ont été prises dans la foulée. Les parents de Maureen aussi ont décidé de ne pas en rester là. « Nous allons prévenir l’inspection d’académie », assure son père, qui a d’abord envisagé de déposer plainte auprès de la police. « Ce genre de comportement est inadmissible. Il ne faut pas que ça se reproduise ailleurs, avec d’autres enfants. »
Le Parisien